
Réhabilitation rapide après prothèse totale de genou
Avec une augmentation de l’âge de la population, les PTG sont en augmentation. Autant dans le privé que dans le public, la réhabilitation est souvent faite en fonction du patient et de sa tolérance après son opération.
Cet article examine un protocole de réhabilitation rapide (PRR) sur 3 jours post-opératoire ainsi que ses résultats sur la fonction, l’amplitude de mouvement et la douleur.
Cette etude retrospective a regroupé 132 patients : 95 ont suivi le PRR et 37 ont bénéficié d'un protocole de réhabilitation standard (PRS) suite à une PTG. Les patients ont été opérés selon la même technique, par le même chirurgien.
Pour le PRR, les patients ont commencé les séances de réhabilitation 3 heures après l’opération avec des mobilisations de cheville et des contractions isométriques du quadriceps ainsi que de la marche en décharge avec un moyen axillaire (un cadre de marche) pendant 10 à 15 minutes.
1 jour post-op : des étirements jambes tendues (straight leg raises) ont été ajoutés, et le patient pouvait se mobiliser avec des cannes.
2 jours post-op : les étirements étaient poursuivis, avec tentative de marche sur une distance de 60/70 mètres avec des cannes.
3 jours post-op : les activités de la vie quotidienne à domicile étaient passées en revue et exercées, ainsi que la montée et la descente des escaliers avec cannes.
Pour les deux groupes, après la chirurgie, les patients étaient suivi 2x par jour durant 30 minutes dans le cadre de la réhabilitation, et une machine de mobilisation passive était utilisée chaque jour. La mobilité passive était mesurée régulièrement, avec comme objectif 0 degré en extension et 90 degrés en flexion pour pouvoir sortir.
La douleur était évaluée via une échelle visuelle analogique (EVA), et l'aspect fonctionnel était évalué via l’index de Barthel modifié afin d’observer la progression de chaque patient.
Les chercheurs n’ont pas observé de changements significatifs au niveau de l’index de Barthel modifié entre les deux groupes, mais l’amplitude de mouvement (active et passive) a été améliorée dans le groupe PRR. Le niveau de douleur a également diminué davantage dans le groupe PRR par rapport au groupe standard.
Bien que cette étude mette en avant le rôle de la réhabilitation après opération, elle ne permet pas de montrer qu’un certain type de réhabilitation serait à privilégier par rapport à un autre. Les auteurs discutent en détail le protocole de réhabilitation rapide dans leur étude, mais ne donnent pas assez d’informations concernant le groupe contrôle pour que l’on puisse réellement évaluer les différences majeures entre les deux approches en terme de stimulation à l’exercice, de volume d’exercice et de distance parcourue en marchant après la PTG.
Néanmoins, ce programme de réhabilitation rapide proposé sur 3 jours et associé à des objectifs d’amplitude de mouvement et de tâches fonctionnelles peut être appliqué dans la pratique. Ces résultats montrent que le fait de se concentrer sur les 3 premiers jours post-opératoires en fixant des objectifs clairs (si le patient ne souffre d’aucune complications post-opératoires) permet au patient d’améliorer son amplitude de mouvement et de diminuer ses douleurs. La notion de mobilisation précoce et régulière est donc importante dans la prise en charge des PTG, et des approches précoces et intensives peuvent être considérées.
