
Douleurs persistantes après une commotion cérébrale
Les auteurs de cet article ont cherché à étudier la prévalence des douleurs persistantes associées à une lésion cérébrale traumatique légère.
La douleur persistante est une chose très courante dans un tel contexte, mais elle est difficile à aborder cliniquement. Les auteurs de la présente étude commencent par énoncer la définition de la douleur issue du dictionnaire médical Stedman:
"Sensation désagréable associée à des dommages tissulaires réels ou potentiels, médiée par des fibres nerveuses spécifiques jusqu'au cerveau où son appréciation consciente peut être modifiée par divers facteurs."
Cette définition signifie notamment que la blessure n'entraîne pas toujours une douleur et que la douleur n'est pas toujours causée par une blessure. Ainsi, aborder pleinement la douleur peut être difficile dans un tableau clinique plus large.
Pour cet article, les auteurs se sont concentrés sur des données démographiques sociales, sur la présentation clinique et sur les variantes comportementales pour déterminer quels facteurs indiqueraient probablement un risque accru de douleurs persistantes.
Cet article a étudié 94 patients ayant souffert d'un traumatisme cérébral léger.
Une EVA a été utilisée pour noter subjectivement les niveaux de douleur rapportés par les patients. Les auteurs ont également utilisé des informations telles que les antécédents médicaux des patients, en notant spécifiquement des facteurs personnels tels que les troubles de l'humeur, les troubles du sommeil, l'anxiété ou les antécédents médicaux liés à la prise de substances (drogues, alcool, etc.).
Des facteurs additionnels tels que la nature du traumatisme cérébral léger, le statut professionnel au moment de la blessure et la tension potentiel avec l'assureur (impliqué dans le traumatisme) ont également été relevés. Ceux-ci ont été catalogués comme des facteurs supplémentaires pouvant potentiellement avoir un impact sur la douleur.
Toutes les informations ont été collectées et catégorisées en facteurs ayant un impact sur les douleurs cervico-faciales et sur les douleurs corporelles persistantes suite à un traumatisme cérébral léger.
Les chercheurs ont constaté que plusieurs variables avaient une influence sur la perception continue de douleur à la tête, au cou et au corps à la suite d'un traumatisme cérébral léger.
Les patients de sexe masculin ayant subi un traumatisme cérébral léger suite à une explosion ont signalé plus de douleurs que ceux ayant subi un mécanisme de blessure différent.
De plus, des éléments intéressants ont été relevés concernant le sommeil : les femmes qui ont signalé des troubles du sommeil ont montré des niveaux de douleur plus élevés que celles qui n'en avaient pas.
D'autres différences entre hommes et femmes ont été notées concernant l'aspect professionnel : les femmes ont signalé moins de douleurs si elles travaillaient > 40 heures par semaine au moment du traumatisme, alors que les hommes qui travaillaient > 40 heures par semaine lors du traumatisme ont indiqué davantage de douleurs.
Cet article fournit un large éventail de données et des discussions sur les facteurs contribuant à la douleur après un traumatisme cérébral léger. Bien que les approches de traitement clinique proposées n'aient pas été bien discutées dans l'article, elles soulignent le besoin d'une approche multidisciplinaire pour le traitement des lésions liées à un traumatisme cérébral léger.
De plus, la durée de la perte de conscience et le mécanisme lésionnel ayant engendré le traumatisme ne suffisent pas à eux seuls à fournir une vision clinique claire et complète. Tous les aspects doivent être considérés pour fournir une approche/ un traiement sur mesure et multidisciplinaire.
> De: Mollayeva et al., Medicine 96 (2017) e5917. Tous droits réservés à: Medicine. Cliquez ici pour accéder au résumé Pubmed. Traduit par Gregory Guyot.
