
Effets de la chirurgie bariatrique sur l’arthrose du genou
Le poids, en particulier chez les personnes en surpoids ou en obésité (c'est-à-dire avec un index de masse corporel / IMC >30), fait partie des facteurs de risque les plus modifiables chez les patients souffrant d’arthrose du genou (AG).
En gardant cela en tête, les auteurs de cette étude ont cherché à observer les bénéfices de combiner la chirurgie bariatrique avec des interventions diététiques et de l’exercice physique, ceci afin de voir si cela pouvait retarder la mise en place d’une PTG.
Cette étude comportait 30 participants (20 femmes et 10 hommes) identifiés comme obèses morbides (BMI>40) et présentant une arthrose de genou de stade IV selon Kellgren et Lawrence. Les participants avaient essayé de modifier leur poids avec un régime et de l’exercice par le passé, mais sans obtenir de bénéfices suffisants.
Les variables utilisées pour évaluer le développement et la progression de leur AG incluaient le questionnaire WOMAC (Western Ontario and McMaster Universities Arthritis Index) et un auto-questionnaire standardisé rempli de manière individuelle. Le WOMAC a été rempli au début, après 3 mois et après 6 mois lors du suivi post intervention.
Les participants ont subi un des 3 types de chirurgie suivants : une gastrectomie pariétale verticale, un mini bypass gastrique ou un bypass gastrique Roux-en-Y.
La présente étude a montré une corrélation significative entre le niveau de douleur (diminué) et la réduction du poids. En revanche la raideur du genou caractérisant l’arthrose n’a pas changé. Tous les types de chirurgies bariatriques ont montré la même efficacité.
Une des limitations importantes de cette étude est la baisse de l’apport protéique suite à ce type d’intervention, baisse qui n’a pas été supplémentée et qui pourrait conduire à une baisse de la masse et donc de la force musculaire autour du genou. Les auteurs indiquent que cela pourrait induire des limitations de la fonction du genou à long terme. Néanmoins, lors du suivi à 6 mois post intervention, la réduction de la douleur et l’amélioration de la fonction étaient toujours significatives.
Alors que de nombreuses personnes souffrent des effets secondaires relatifs à l'excès de poids (comme la douleur et la mobilité diminuée), cet article pourrait être un argument en faveur d'un traitement (moins invasif) ayant un effet sur deux problèmes en augmentation : l’obésité et la douleur/la perte de fonction associées.
Pour finir, les auteurs concluent que l'association de conseils diététiques (pour assurer un apport protéique suffisant) avec de la physiothérapie et une chirurgie bariatrique pourrait être une option adaptée et moins invasive permettant de retarder la pose d’une PTG.
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> De: Rishi et al., J Minim Access Surg 14 (2018-02-14 19:42:11) 13-17 (Publication sous format électronique). Tous droits réservés à: The Author(s). Cliquez ici pour accéder au résumé Pubmed. Traduit par Guillaume Callias.
